Les parents souhaitent tous que leur enfant ait confiance en lui et puisse s’épanouir.
Mais la confiance en soi des enfants n’est pas toujours au rendez-vous et cela peut être angoissant pour bon nombre d'entre eux.
Beaucoup de projections et de craintes peuvent s’installer:
si mon enfant a des difficultés scolaires, s'il ne réussit pas à l’école = il n’aura pas un bon métier,
si mon enfant a peur d’aller vers les autres = il va être exclu et n’aura pas d’amis,
si mon enfant a peur d’essayer de nouvelles choses = il ne va pas se développer normalement,
si mon enfant a des difficultés pour s’affirmer = il va se faire marcher dessus…
Des inquiétudes qui sont légitimes, qui peuvent être liées à notre propre vécu mais qui n’appartiennent pas à notre enfant.
Il me semble important de souligner cela avant d’aller plus loin ☺️
Autre point important: la confiance en soi de votre enfant, ne dépend pas uniquement vous (parents). Elle repose aussi sur le tempérament et la “responsabilité” de l’enfant lui même.
Qu’est-ce que la confiance en soi ?
On parle souvent de confiance en soi, mais qu’est-ce que c’est vraiment ?
La confiance en soi se différencie de l’estime de soi, même si elles sont liées.
Elle est à mettre en lien avec la notion de capacité : ce que l’enfant se pense capable de faire.
Nous pouvons l’imaginer comme une petite voix intérieure que l’enfant a dans sa tête et qui dit: “est-ce que je vais réussir ou pas?”
La confiance en soi n’est pas innée, elle se construit tout au long de la vie et fluctue selon les domaines, les épreuves, les réussites, l’entourage…
Elle permet à l’enfant de s’intégrer socialement, de faire face aux situations de la vie, de rebondir suite à un échec, d’apprendre de ses erreurs…
Il est donc important de favoriser la confiance en soi chez les enfants pour leur permettre de se développer de manière positive et de réaliser leur potentiel.
L’estime de soi, quant à elle, est à mettre en rapport avec la conscience de sa valeur personnelle, savoir reconnaître ses forces et ses limites. Elle est plus “globale”.
La confiance en soi, c’est héréditaire ?
🚨 La confiance en soi n’est pas un héritage génétique. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas confiance en vous que votre enfant n’aura pas confiance en lui.
A contrario, la confiance en soi ou la non confiance en soi peuvent se transmettre inconsciemment par l’imitation.
Si je manque de confiance en moi en tant que parent, je vais envoyer des signaux extérieurs que mon enfant risque d’intégrer et répéter :
dévalorisation : “je suis nul(le),
comparaison : “je galère par rapport aux autres mamans qui font tout parfaitement”,
discours défaitiste : “je n’y arriverai jamais”, “c’est impossible, c’est trop dur”…,
se méfier du monde extérieur : “je ne fais confiance à personne”, “je me méfie toujours de ces personnes…”,
dissimuler ses ressentis, ses émotions, ses peurs : “j’ai peur mais je ne le montre pas à mon enfant”. Les enfants sont des “éponges” et ressentent ce que les parents vivent. Ils ne mettent pas forcément de mots ou d’explications sur les choses, néanmoins si le parent dissimule ses émotions, l’enfant intègrera ce mode de fonctionnement.
vouloir être parfait, ne jamais faire d’erreur : les enfants apprennent par l’imitation. Savoir que leurs parents font des erreurs et ont eu des échecs leur enlèvent une grosse pression. De plus, cela leur apprend que l’on a le droit de se tromper et que l’on peut rebondir.
🌿 La bonne nouvelle c’est que même si vous manquez de confiance aujourd’hui, ce n’est pas une fatalité.
Tout comme votre enfant, vous allez pouvoir cheminer et l’acquérir au fur et à mesure.
Les 4 axes de la confiance en soi
1️⃣ Le sentiment de sécurité intérieure (la confiance de base)
Nourri, dès la naissance, par le contact physique avec les parents et leur amour inconditionnel.
“Je suis aimée” / “Mes parents croient en moi”.
2️⃣ La confiance en ses sensations corporelles, ses émotions
En lien avec le respect de son corps, ses émotions, ses besoins, ses goûts, ses idées …
“Je sais identifier mes émotions, je comprends mes ressentis, ce qui me permet de prendre des décisions”.
3️⃣ La confiance en ses compétences
Dépend du niveau d’autonomie et de confiance accordé par les adultes.
“Je sais que je suis capable de le faire”.
4️⃣ La confiance relationnelle
Se construit en fonction des expériences relationnelles vécues.
“J’ai ma place” / “je peux faire confiance aux autres”.
Quelques pistes et outils pour développer la confiance de votre enfant
🌿 Partager des moments de qualités avec votre enfant
Dans notre quotidien bien rempli ce n’est pas toujours évident, toutefois, il est important de passer des moments privilégiés avec chacun de ses enfant.
Cela favorise leur sentiment de sécurité intérieur et remplit leur réservoir affectif.
Prévoyez un temps que vous consacrez à chacun de vos enfant : au moins 5 minutes par jour ou 15 minutes 2 fois par semaine ou 30 minutes une fois par semaine.
Pendant ce temps vous êtes 100% disponible pour votre enfant : pas de téléphone, pas de tâche ménagère… RIEN
Votre enfant choisi un jeu ou une activité qu’il veut faire avec vous.
C’est un moment de partage durant lequel vous êtes disponible. Il est important de valoriser ce que fait votre enfant durant cette activité. Cela permettra de favoriser le dialogue et votre complicité.
🌿 Impliquer votre enfant dans les différentes tâches du quotidien
Permettre à son enfant de participer aux tâches de la vie quotidienne, développe sa confiance. Ainsi l’enfant se sent utile et valorisé. Les choses ne seront peut être pas faites aussi bien que lorsque vous vous en occupez mais rappelez vous que votre enfant apprend et que cela participe à sa construction.
Il est important de proposer des choses que l’enfant est en capacité de réaliser à son âge. Je vous renvoie vers ce tableau “suggestions de tâches pour favoriser l'autonomie” de allo prof parents (site santé +), qui pourra vous être utile.
En amont, un temps d’explication et/ou de démonstration sera peut être nécessaire, afin de ne pas le mettre votre enfant en difficulté.
🌿 Le carnet de mes victoires
Il est important d’apprendre à notre enfant de fêter les petites et les grandes victoires. En effet, notre cerveau a tendance à ce focaliser naturellement sur les évènements négatifs. Il est donc intéressant d’entraîner le cerveau de notre enfant à visualiser le positif. Dans les moments un peu plus difficiles ou de découragement, votre enfant pourra lire ce cahier et se remémorer tout ce qu’il a réussi à faire.
Votre enfant choisi un cahier qui lui plaît.
Il se l’approprie: il peut le décorer, coller des autocollants, dessiner…
Si votre enfant sait écrire il pourra le compléter tout seul, sinon vous pouvez écrire pour lui.
Vous lui expliquez qu'à chaque fois qu’il réussit quelque chose ou qu’il est fier de lui, il pourra le compléter : noter la date, décrire l’évènement, ce qu’il a ressentit…
Au début vous pouvez l’accompagner et lui proposer de le compléter tous les soirs ou une fois par semaine. C’est une belle habitude à prendre et un beau moment de partage.
Vous pouvez également vous créer votre propre carnet des victoires.
💡 Petite variante, cette idée peut être adaptée: vous pouvez prendre un pot en verre (pot de confiture par exemple) et votre enfant glisse un papier à chacune de ses victoires. Une fois par mois, vous pouvez ouvrir le pot, lire les petits mots et constater le chemin parcouru.
🌿 Le scénario catastrophe
Les enfants, lorsqu’ils manquent de confiance en eux, peuvent éprouver de réelles peurs qui les paralysent. Il est nécessaire d’accueillir leur émotion, même si celle-ci nous paraît disproportionnée.
Dérouler le scénario catastrophe peut être un bon outil pour leur permettre de dédramatiser.
Exemple : 1 enfant angoissé par l’idée de réciter sa poésie en classe :
l’amener à identifier et accueillir son émotion,
dérouler le fil de ce qui pourrait se passer de pire dans cette situation, aller jusqu’au bout des choses (le pire du pire),
réfléchir ensemble aux solutions qu’il peut mettre en oeuvre pour réussir à réciter sa poésie,
le “coacher” pour mettre toutes les chances de son côté pour qu’il réussisse.
Pour conclure, il est important de rappeler que chaque enfant est unique et évolue à son rythme. Il n’y a pas de recette miracle mais vous avez désormais quelques pistes à explorer et à vous approprier.
Rappelez vous que vous connaissez votre enfant mieux que personne. Vous n'êtes pas parfait(e), mais vous êtes parfait(e) pour votre enfant 💚
Marie 🌿
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